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Maison Makeba

Ensemble de verres à pied, Hannah André

Prix habituel €210,00
Prix habituel Prix soldé €210,00
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Création de la céramiste Hannah André, pièce unique réalisée manuellement dans son atelier à Aubagne.

Ensemble de 6 verres à pied en grès blanc, émaillé rouge, orange, bleu clair, bleu électrique, vert nuit, et vert sauge. 

Dimensions : 15cm de hauteur / 7 cm de diamètre

"Comme nombre de potiers, j’ai toujours été attachée à ces objets de l’ordinaire. A ce bol ou cette tasse préféré qui ouvre la journée, à ces rites ponctuant notre quotidien. D’aussi loin que je me souvienne, ma rencontre, mon lien avec la céramique est né de ce principe, de cette évidence.

J’ai, alors, réfléchi à ce que je cherchais et attendais de ce genre d’objet avec lesquels nous lions une relation intime. Se sont donc distinguées plusieurs idées : la douceur, la
couleur, le partage, le quotidien, l’intention de celui qui a choisi l’objet.

Je me suis ensuite mise dans la peau de l’objet. D’abord, c’est se glisser doucement dans la cuisine, vivre nos instants, nos repas, nos rencontres; puis c’est se déplacer d’une pièce à l’autre, sentir la personne qui s’est approprié l’objet sans s’en rendre compte et qui, invariablement, y boira son café ou son thé, l’utilisera pour cuisiner ...
La forme ronde de ces objets est, pour moi, une évidence : celle du nid, du cocon, de la douceur, de la simplicité, de l’équilibre et de la légèreté; elle est lisse, accueillante et dynamique. C’est une cachette, du réconfort, de l’organique, de la curiosité, permettant au regard et aux mains de la parcourir à l’infini sans accroche et sans heurt, naturellement. Je décline donc une série d’objets utilitaires dont la forme épurée et contemporaine est conçue à partir de la sphère : gobelets, bols, assiettes, saladiers, coupes... De temps à autre, une inspiration plus traditionnelle et populaire, celle la cuisine de nos grands-mères et de leurs arrières grand-mères, naît. Une envie d’anses, de becs, de couvercles, d’éléments rapportés légers et originels, répondant à une harmonie qui leur est propre, apparaît, ponctue ma production et s’y fond.
En dehors de sa symbolique, cette forme correspond aussi à ma manière première de réaliser mes pièces. En effet, le tournage est pour moi une base essentielle et vitale à mon métier : je ne peux concevoir de l’exercer sans cette technique. Il instaure un rythme rapide de production en série, mécanique et est devenu pour moi une habitude, un geste fondamental dans ma manière de travailler.
Mais c’est aussi avec cette technique que j’ai ressenti, pour la première fois, une émotion d’abord timide puis très forte dans le dialogue entre la matière et mon corps, entre la terre et mes doigts : cette sensation, profonde, intime et particulière. Le lien était noué, solide et fort. A chaque fois que je me mets sur le tour, vite, vite, très vite, ma première réaction est de retrouver ce lien. Mes doigts fébriles, tentent de revivre cette excitation, mon corps questionne, attend impatiemment une réponse. Je me centre, me concentre pour ne penser qu’à la terre et moi. Au bout du compte, le rythme est repris, la matière me rassure, mon corps lui répond avec douceur, avec amour. Plus la cadence est rapide, spontanée, rythmée et plus elle est fructueuse. Plus le poids de terre est lourd, plus la pièce est grosse, plus cette danse, ce dialogue se décuple. Puis vient le temps des finitions, chaque pièce est tournassée, la ligne vérifiée et récupérée si besoin, de temps à autre une garniture est posée et le tout est épongé consciencieusement.
Travailler sur une forme tendue, simple n’est pas innocent. Je la veux colorée : un véritable support à l’émail. J’étais très curieuse de comprendre les mécanismes de ses différents composants et leur interaction. Ainsi les recherches de géologie et d’émaux ont été de vraies mines d’informations. J’ai découvert, pour la première fois, l’émail non comme une peau qui habille un pot mais comme matière à part entière. De là est parti un axe de travail correspondant à mes attentes. Je veux de la couleur mais aussi de la texture : des émaux satinés et subtils dans leurs nuances et des émaux brillants, transparents et doux.
Des heures de questionnement, d’observation, une impression d’être perdue face à toutes les possibilités. Mais des envies essentielles à mes yeux se sont dégagées : pas de tressaillage, des émaux qui se nappent mais ne coulent pas beaucoup, de la transparence et de légères variations, une base commune aux différentes couleurs afin qu’elles soient compatibles les unes avec les autres. Je connais et maîtrise la cuisson électrique, mais j’ai choisi la cuisson au gaz qui me permet d’avoir des effets dans mes émaux et une certaine sécurité par rapport à la cuisson au bois. Toutefois, elle rend difficile la réalisation de tout un panel de couleurs. J’ai décidé de repartir sur une base composée de feldspath, de fritte, de craie, de kaolin, de silice dans laquelle je rajoute, pour certaines couleurs, oxydes ou colorants. Des triangles, variations, essais de couleurs, questionnements, réajustements, surprises, horreurs, fous rires, bizarreries, heures de recherches, de mélanges, de pesées, d’essais, de dizaines et de dizaines de tessons ouvrant sur d’autres questions et un infini de possibilités. Puis, j’ai commencé à comprendre certains mécanismes, une certaine logique, et après quelques mois, j’ai fini par obtenir certaines couleurs intéressantes. Les premiers essais sont concluants mais les derniers réglages de production sont, pour moi, les plus difficiles à mettre au point : épaisseur d’émaillage, régularité d’une pièce à l’autre, d’une cuisson à l’autre, quelle technique adopter pour avoir des pièces les mieux finies et correspondant à la hauteur de mes exigences. Je suis actuellement encore en recherche quant à la gamme de jaune.
De mes recherches, se dégagent des couleurs qui font écho à la nature, le vert du pré, du sous bois ou des fonds marins, le bleu du ciel ou de la mer, le gris de la brume, le blanc de l’écume ou de la neige. Même si ces pièces sont réalisées en série, j’accorde beaucoup de soin et d’attention afin que chacune d’entre elles ait son unicité. Ainsi une personne, inconsciemment ou non, choisira, par exemple, un bol et non un autre, pour son “p’tit plus”, sa particularité originelle qui fait qu’il résonne en elle pour devenir un partenaire de vie. Le choix d’utiliser un grès blanc avec une légère chamotte est venu du fait que, naturellement, j’aime tourner des terres dont je sens la matière. J’ai besoin de sentir la terre entre mes doigts, d’avoir de la substance dans les mains. Le choix du blanc a été imposé par mon travail d’émail, afin que les couleurs ressortent.
J’ai envie que ces pièces douces et naturelles, prennent place dans le quotidien, l’intimité de celui qui les possède. Je souhaite qu’elles apportent du réconfort et de la douceur dans un rythme de vie parfois si précipité. Je désire qu’elles soient une pause, un moment de suspension afin de nous permettre de nous ancrer dans notre essence, dans la nature, par un regard, un toucher, une sensation, une émotion."

Chez Maison Makeba tous les produits sont locaux, faits main et emballés avec les plus grands soins dans des matériaux recyclés et réutilisables.